Simone de BEAUVOIR

Publié le par Baldenberger

Simone de BEAUVOIR
Simone de BEAUVOIR

Je suis née le 9 janvier 1908 à Paris. Ma famille est aisée et je reçois une éducation bourgeoise, stricte et catholique.

La banqueroute de mon grand-père maternel, banquier, précipite notre famille dans le déshonneur et nous prive de ressources.

Mon père cependant me transmet le goût de la littérature et des études, seuls moyens selon lui de « sortir ses filles de leur médiocre condition ».

A l'âge de quatorze ans, je deviens athée, marquant mon émancipation d'avec ma famille, et je décide de devenir écrivain. Après mon baccalauréat, j’étudie les mathématiques, les lettres et la philosophie. C'est à la faculté des lettres de l'université de Paris que je rencontre Jean-Paul Sartre avec qui je noue une relation légendaire, "un amour nécessaire" que seule la mort séparera. En 1929, je suis reçue deuxième au concours d'agrégation de philosophie, juste derrière Jean-Paul Sartre.
 

Je suis nommée à Marseille tandis que Jean-Paul Sartre est affecté au Havre. Pour faciliter notre rapprochement, Jan-Paul me propose de l'épouser, mais je refuse, car pour moi, "le mariage multiplie par deux les obligations familiales et toutes les corvées sociales. En modifiant nos rapports avec autrui, il eût fatalement altéré ceux qui existaient entre nous." Je parviens néanmoins l'année suivante à me reprocher en obtenant un poste à Rouen.

Nous sommes mutés à Paris peu avant la Guerre. Peu satisfaite par le métier d'enseignant, je l'abandonne en 1943 pour m'orienter vers une carrière littéraire. Avec Sartre, Raymond Aron, Michel Leiris, Maurice Merleau-Ponty, Boris Vian et d'autres intellectuels de gauche, je fonde en 1945 la revue "Les temps modernes" dont le but est de faire connaître l'existentialisme à travers la littérature contemporaine.

Grâce à mes romans et essais où je traite de mon engagement pour le communisme, l'athéisme et l'existentialisme, j’ obtiens mon indépendance financière qui me permet de me consacrer entièrement à l'écriture.

Je voyage dans de nombreux pays où je rencontre des personnalités communistes comme Fidel Castro, Che Guevara, Mao Zedong, Richard Wright.

J’ obtiens la notoriété en publiant en 1949 Le Deuxième Sexe, un essai philosophique et féministe, qui devient la référence du féminisme moderne. Il me révèle comme une grande théoricienne du mouvement de libération de la femme.

J’ obtiens le prix Goncourt en 1954 avec Les Mandarins, roman qui met en scène des intellectuels parisiens confrontant leurs points de vue sur la société française au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

À partir de 1958, je publie une série de récits autobiographiques sur mon milieu rempli de préjugés, sur mes efforts pour en sortir, sur ma relation avec Sartre.

Je joue un rôle important dans les combats de Gisèle Halimi et Elisabeth Badinter pour la reconnaissance des tortures infligées aux femmes lors de la Guerre d'Algérie et pour le droit à l'avortement.

En 1971, j’ assure la direction de la revue d'extrême gauche, Les Temps Modernes.

Après la mort de Jean-Paul Sartre en 1980, je fais de Sylvie Le Bon, une jeune étudiante en philosophie connue dans les années 1960, ma fille adoptive et l'héritière de mon oeuvre littéraire.

Depuis le 14 avril 1986, je partage la même tombe que Jean-Paul Sartre au cimetière Montparnasse.

 

Principales oeuvres :

  • L'Invitée (roman, 1943),

  • Pyrrhus et Cinéas (essai, 1944),

  • Le Sang des autres (roman, 1945),

  • Les Bouches inutiles (théâtre, 1945),

  • Pour une morale de l'ambiguïté (essai, 1947),

  • Le Deuxième Sexe (essai, 1949),

  • Les Mandarins (roman, 1954),

  • Privilèges (essai, 1955),

  • La Longue Marche (essai, 1957),

  • Mémoires d'une jeune fille rangée (autobiographie, 1958),

  • La Force de l'âge (autobiographie, 1960),

  • La Force des choses (autobiographie, 1963),

  • Une mort très douce (autobiographie, 1964),

  • La Femme rompue (roman, 1967),

  • Tout compte fait (autobiographie, 1972),

  • La Cérémonie des adieux suivi de Entretiens avec Jean-Paul Sartre : août - septembre 1974, (autobiographie, 1981)

 

Publié dans TROMBINOSCOPE

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