Je suis né le 6 juillet 1886 à Lyon. Je suis le fils de Gustave Bloch, professeur d'histoire et d'antiquités gréco-romaines à la faculté des Lettres de Lyon, et de Sara Ebstein.
Je fais mes études secondaires au lycée Louis-le-Grand de Paris, puis j' entre à l'École Normale Supérieure en 1904. En 1908, je suis reçu à l'agrégation d'histoire.
De 1912 à 1914, j' enseigne l'histoire et la géographie successivement aux lycées de Montpellier et d'Amiens.
Mobilisé le 2 août 1914 comme sergent d'infanterie, je termine la guerre comme capitaine, décoré de la Croix de Guerre (4 citations) et de la Légion d'honneur.
En 1919, j' épouse Simone Vidal et, la même année, je suis nommé chargé de cours d'histoire du Moyen-âge à la Faculté des Lettres de l'université de Strasbourg, puis j' obtiens la chaire d'histoire du Moyen-âge en 1927.
C'est à Strasbourg que je rencontre Lucien Febvre avec lequel je fonde en 1929 les "Annales d'histoire économique et sociale". Dès lors, cette "Ecole des Annales" contribue profondément au renouvellement de la discipline historique, par la mise en évidence de nouvelle problématiques : l'étude des mentalités, l'anthropologie, l'économie et la société se trouvent désormais au cœur de la recherche scientifique.
Mes années à Strasbourg voient également naître la majeure partie de mon œuvre universitaire : je publie en 1920 ma thèse de doctorat d'État, "Rois et Serfs" : un chapitre d'histoire capétienne, que j' ai soutenue en Sorbonne. En 1924 paraît mon ouvrage "Les Rois thaumaturges" et en 1927, "Les Caractères originaux de l'histoire rurale française".
En 1936, je suis nommé maître de conférence d'histoire économique à la Sorbonne, puis titulaire de la chaire en 1938.
Mobilisé le 23 août 1939 en Alsace, je suis muté dans le Nord, alors que paraît le premier tome de "La société féodale". En mai-juin 1940, je prends part à la campagne du Nord, puis je rejoins ma famille dans la Creuse après l'Armistice du 2 juillet. C'est à cette époque que je publie le second tome de "La société féodale" et que j' écris "L'étrange défaite" (publié en 1946).
Exclu de la fonction publique conformément aux décrets de 1940 sur le statut des juifs,je suis "relevé de déchéance" pour "services scientifiques exceptionnels rendus à l'Etat français" et je reprends mon enseignement en janvier 1941, à la faculté des lettres de l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand.
Mais je suis vite muté à la faculté des lettres de Montpellier (1941-1942), où je participe à la mise en place du mouvement de résistance "Combat" et je collabore au "Cercle de Montpellier", l'une des préfigurations du "Comité général d'études" (CGE). Je rédige en outre un nouvel ouvrage : "Apologie pour l'histoire ou le métier d'historien" (publié en 1949).
De 1943 à 1944, je suis à Lyon. J' entre dans la vie clandestine et j'adhère au mouvement "Franc-Tireur", dont je deviens membre du directoire national. Je mets en place les Comités de Libération de la région et je prépare le "plan d'insurrection de la région de Lyon". Enfin, je collabore activement à la revue Les Cahiers Politiques, organe du CGE à Paris.
Arrêté par la Gestapo le 8 mars 1944, je suis torturé et emprisonné à la prison de Montluc. Le 16 juin, avec 28 autres prisonniers, je suis conduit à Saint-Didier-de-Formans, près de Lyon, où l'on me fusille.