Le timbre-poste ou la découverte du monde par un petit bout de papier
~~L’image ringarde du philatéliste qui collectionne ses timbres dans un album est dépassée : place à une découverte plus large, et, l’ayant expérimentée de nombreuses années dans ma pratique pédagogique d’enseignant en école élémentaire, j’ose prétendre que la philatélie est plus qu’un passe-temps d’un autre âge. (http://classe.baldenberger.over-blog.com/article-marianne-ou-les-visages-de-la-republique-48903576.html)
L’enfant est collectionneur ! Ses poches, sa chambre en témoignent. Il cherche à se construire par toutes ces découvertes, d’autant plus que ces petits objets sont à sa taille. La miniature du timbre poste n’échappe pas à cette règle.
Mais le timbre est bien plus encore : le timbre est une mine de savoirs. L’image interroge : que représente la vignette ? Où et par qui a-t-elle été dessinée ou photographiée ? Comment la situer dans le temps ? Quels sont les renseignements dont je dispose ? Autant de questionnements qui vont mettre l’enfant en éveil. Et c’est là qu’opère la magie du timbre. L’enfant commencera une véritable découverte par une investigation qui est complémentaire à la construction de ses savoirs. Apprendre ! La quête du savoir est certes un objectif de l’école, mais nous, adultes, nous avons aussi un rôle à jouer dans la construction des connaissances, dans ce que nous pouvons mettre dans la main de nos enfants. Si la philatélie n’est pas un objectif d’enseignement en soi, c’est un excellent outil permettant aux élèves une acquisition volontaire et enthousiaste de savoirs.
La Poste, par son service philatélique a bien compris la chose, et les nombreuses sollicitations commerciales ont peut-être plutôt tendance à enrichir leur tiroir-caisse que les têtes ! La Poste est éditrice des timbres de l’année, de nombreux fascicules thématiques ou de séries spéciales ; on peut même créer son propre timbre ! L’offre ne manque pas. Pourtant, à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux, la lettre est presque devenue inutile, sauf à annoncer des nouvelles peu réjouissantes : facture, publicités…avec des vignettes pré-imprimées d’une banalité désespérante. Il faut souvent se battre pour avoir de « beaux-timbre ». (Exception : à l’agence postale de Wihr au Val on vous les propose avec le sourire). Il est loin le temps où le facteur mettait fièrement dans la boîte aux lettres une belle lettre, affranchie avec de beaux timbres ! Un peu la fête à la maison car chacun voulait qu’on lui « garde le timbre ». Et l’aventure commençait.
Et souvent, la collection aussi. Mais le temps passait, et sa collection, qu’on croyait de grande valeur quand on voulait la vendre, adolescent, pour contribuer à l’achat d’autres plaisirs, n’était plus que reléguée au fond d’un tiroir. Jusqu’au jour où, pour le besoin d’un exposé, d’un devoir ou lors des questions de culture générale, on se souvient d’un timbre, d’une vignette, d’une enveloppe.
Le timbre agit alors comme d’un moteur de recherche, et fidèle au rendez-vous, il donne la réponse.
C’est cet aspect de la philatélie que je privilégie. Loin des standards des expositions philatéliques, la mise en valeur des recherches de nos enfants donne souvent des résultats époustouflants. Confiez leur la fouille de vos greniers, redécouvrez le plaisir de la lettre affranchie avec de beaux timbres, laissez libre-cours à leur créativité : vous en serez étonnés. Et si une exposition de leurs travaux se faisait dans notre village ?
~~On peut même rêver d’un timbre spécial Wihr au Val !
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