Je suis un ingénieur italien, principalement connu pour avoir conçu des avions et des hydravions qui dominèrent le marché mondial des années 1920 aux années 1940.
Je suis né le 16 juin 1884, à Cori, au sud de Rome.
Fils de l’ingénieur Vincenzo Marchetti et petit-fils, par ma mère, de l’ingénieur Raffaele Canevari, je suivis la tradition familiale et j'obtiens, en 1908, mon diplôme d’ingénieur à l’université La Sapienza à Rome.
L’année suivante, j'assiste, à l’aéroport Centocelle de Rome, aux vols de démonstration effectués par l’Américain Wilbur Wright sur le Flyer e je me découvre une passion pour les avions. Je fais mon baptême de l’air en octobre 1910.
En 1911, avec le soutien financier de mon père, je conçois et construis mon premier avion, en bois sans noeud, avec un moteur en partie en aluminium, qui était particulièrement léger.
Appelé sous les drapeaux en 1915, lors de l’entrée de l’Italie dans le premier conflit mondial, on m'affecte en tant qu’officier technique, aux escadrons d’aviation pour l’artillerie, puis on me détache auprès des usines d’armements Vickers Terni en tant que concepteur.
J' y conçois le MVT (Marchetti Vickers Terni), le premier chasseur italien au fuselage métallique qui, le 13 décembre 1919, établit le record du monde de vitesse absolue avec 313 km/h. Cet avion ne fut pas accepté par Vickers Terni et j'en gardai le brevet.
En 1921, j'ai réussi à convaincre mon père d’investir dans la société SIAI (Società Idrovolanti Alta Italia), productrice des avions Savoia, qui augmentait son capital social de 2 à 3 millions de lires.
J'en deviens le co-directeur général et le directeur technique.
Le nom de la société fut changé en Savoia-Marchetti et le premier avion construit sous la nouvelle direction fut le MVT, refusé par Vickers Terni, rebaptisé Savoia S-50.
Les premières années furent difficiles et la société travaillait à perte.
Mais avec la sortie du S-55, un hydravion à double coque, qui établit, en 1926, 14 records du monde de vitesse, d’altitude et de distance, le bilan se rétablit et l’entreprise commença à prospérer. C’est également à ce moment-là que l’Aéronautique militaire italienne me passa plusieurs commandes d’avions.
Le Savoia-Marchetti S.51 était un biplan hydrocorsa ( hydravion de compétition ) à un seul moteur à coque centrale construit par la société italienne Savoia-Marchetti en 1922 pour participer à l'édition de la même année de la Coupe Schneider qui se déroulait à Naples.
Le nom de Savoia-Marchetti se répandait dans le monde grâce aux différents raids aériens qui eurent lieu dans les années 1920 et 1930.
L’un des plus célèbres est celui de l’aviateur italien Francesco de Pinedo et de son navigateur Ernesto Campanelli qui parcoururent dans un SIAI S-16 55 000 km, du 20 avril au 7 novembre 1925, de Sesto Calende (le siège de la société), à Melboune, puis Tokyo et finalement Rome, en 202 jours (370 heures de vol) et 67 étapes.
Deux ans plus tard, de Pinedo repartait sur un Savoia S-55 avec le navigateur Carlo del Prete pour effectuer un raid de 46 960 km, en 124 jours (193 heures de vol) et 50 étapes, de Cagliari au Brésil, en passant par le Cap Vert, puis en Arizona, New-York et Rome.
Deux ans plus tard, de Pinedo repartait sur un Savoia S-55 avec le navigateur Carlo del Prete pour effectuer un raid de 46 960 km, en 124 jours (193 heures de vol) et 50 étapes, de Cagliari au Brésil, en passant par le Cap Vert, puis en Arizona, New-York et Rome.
Le Savoia-Marchetti S.64 était un grand monoplan conçu et construit par l'avionneur italien Savoia-Marchetti. Il a été spécifiquement développé à la fin des années 1920.
Le Savoia-Marchetti S.65 est un hydravion de course italien construit pour le Trophée Schneider 1929.
A partir des années 1930, le ministre de l’Aéronautique, Italo Balbo, eut l’idée d’organiser des prouesses en vol collectif.
Pendant l’hiver 1930-1931, il organisa la traversée de l’Atlantique entre Orbetello en Toscane et Rio de Janeiro de 14 Savoia S-55 et, en été 1933, il organisa et participa au raid nord-atlantique entre Orbetello et Chicago avec 25 Savoia S-55.
L’année suivante, en 1934, un autre avion de la société, le Savoia S-71, était lancé à travers le monde pour assurer la liaison aérienne entre l’Italie et l’Amérique du Sud, et l’Italie et l’Afrique. La ligne Rome-Buenos Aires fut inaugurée le 27 janvier 1934 et la ligne Rome-Mogadiscio le 11 novembre de la même année.
Savoia-Marchetti développa d’autres avions qui marquèrent l’histoire de l’aviation, entre autres le Savoia S-79, un bombardier qui remporta, entre 1937 et 1939, 26 records de vitesse et qui fut utilisé sur tous les fronts où l’Italie était engagée pendant la Seconde Guerre mondiale; le Savoia S-81 et le Savoia S-82, deux bombardiers utilisés principalement comme avions de transport d’armement.
Le Savoia-Marchetti SM.81 Pipistrello était un bombardier et avion de transport italien de la Regia Aeronautica durant la Seconde Guerre mondiale.
La force de mes avions était que, non seulement on utilisait des métaux légers, mais j'avais recours à des matériaux non stratégiques que l’Italie pouvait fournir sans avoir recours à des importations comme dans le cas des métaux lourds.
Ainsi, mes avions étaient conçus avec une utilisation intelligente du contreplaqué et de bois de différents types, assemblés en fonction des caractéristiques d’élasticité ou de rigidité que je voulais atteindre et l’utilisation de métaux lourds était strictement restreinte à des fins structurelles.
Je n'étais pas peu fier de mon talent que, dans les années 1930, l’Italie était à la pointe de l’industrie aéronautique, devant même les Français, les Allemands et les Américains.
Je quittai la SIAI en 1960.
Je suis mort le 5 décembre 1966, à Sesto Calende.
Le nom, Savoia-Marchetti, restera pour toujours lié à la grandeur de l’aviation italienne entre les deux guerres.