Je suis né à Paris le 9 avril 1821.
Mon père meurt quand je n’ai que six ans et ma mère se remarie avec un général.
A partir de l’adolescence, je suis en opposition par rapport aux valeurs bourgeoises incarnées par mon beau-père qui de surcroît n’approuve pas ma vocation littéraire.
Je me fais remarquer par mon caractère rebelle alors que je suis élève-pensionnaire au collège Louis le Grand ; je suis renvoyé du collège. Je réussis malgré tout mon bac de justesse et je commence à mener une vie de marginal.
Ma famille essaye de mettre fin à cette attitude dissolue en m’envoyant en Inde. Cependant, je n’arriverai même pas à destination, car un naufrage m’oblige à être rapatrié.
De retour à Paris je m’amourache d’Anne Duval, une mulâtresse.
Je dilapide tout l’héritage reçu à mes 18 ans, en menant une vie dissolue sous l’emprise des drogues comme l’haschisch ou l’opium. Ma famille se verra obligée à me faire mettre sur tutelle judiciaire.
Dès 1842, je suis contraint à travailler pour subvenir à mes besoins. Je deviens critique d’art, critique littéraire et journaliste. J’ admire les œuvres d’Eugène Delacroix et d’Edgar Poe dont je deviens le traducteur attitré. Avec Poe, je partage une certaine idée du goût du mal et une même conception de l’art.
En 1848, je participe aux barricades aux côtés des républicains, mais mes ardeurs révolutionnaires s’éteignent rapidement. Ma littérature n’en parlera jamais.
En 1857 la publication des Fleurs du Mal est accueillie par la presse avec hostilité. Je suis attaqué et condamné à une forte amende pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, en m’obligeant à supprimer certains passages.
Cet échec et l’appréciation négative qui met en doute ma santé mentale me détruisent lentement. Très endetté, je pars habiter à Bruxelles. J’ espère pouvoir y donner des conférences, mais je serai vite déçu.
Je sombre alors dans la misère et la maladie. En 1866, je suis frappé d’un malaise qui me rend aphasique.
Je meurs à Paris le 31 août 1867 à l’âge de 46 ans.
En 1868 sont publiés à titre posthume le Spleen de Paris et les Curiosités esthétiques.