Je suis né à Decize (Nièvre), le 29 novembre 1890.
Je fus élève au lycée d’Orléans, puis au lycée Lakanal, avant d’entrer à l’École normale supérieure.
Mobilisé en 1914, j’ai interrompu mes études pour rejoindre le front comme officier d’infanterie. Très grièvement blessé, l’épreuve terrible que fut la guerre des tranchées m’inspira la matière des cinq volumes de Ceux de 14 : Sous Verdun (1916), Nuits de guerre (1917), Au seuil des guitounes (1918), La Boue (1921), Les Éparges (1923), œuvre qui prendra place parmi les grands témoignages de la Première Guerre mondiale.
La paix revenue, je renonçai à ma carrière universitaire pour me retirer en Sologne et me consacrer à la littérature.
Mon œuvre abondante a souvent pour cadre la nature du Val-de-Loire dans laquelle évoluent en harmonie hommes et bêtes.
Rémi des Rauches (1922), Raboliot, qui me valut une précoce reconnaissance avec le prix Goncourt 1925, La Boîte à pêche (1926), Les Mains vides (1928), Rroû (1930), L’Assassin (1932), Gai-l’Amour (1932), Forêt voisine (1933), Marcheloup (1934), Le Jardin dans l’île (1936), La Dernière Harde (1938), Les Compagnons de l’Aubépin (1938), L’Hirondelle qui fit le printemps (1941), Sanglar (1946), L’Aventure est en nous (1952), Fatou Cissé (1954), Routes de l’aventure (1959), Au cadran de mon clocher (1960), La Loire, Agnès et les garçons (1962), Derrière les collines (1963), Christian Caillard (1965), Beau Français (1965), La Forêt perdue (1967), Images pour un jardin sans murs (1968), Tendre bestiaire (1969), Bestiaire enchanté (1970), Bestiaire sans oubli (1971), La Mort de près (1972), Un jour (1976), Loreleï (1978), La Motte rouge (1979), Trente mille jours (1980).
Observateur très attentif, très subtil, très profond de la vie des champs et des forêts, mon style descriptif, exemplaire, est souvent comparé à celui de Colette.
Candidat au fauteuil de Louis Gillet, au mois d’avril 1946, je m’étais retiré devant Paul Claudel. Je fus élu le 24 octobre suivant, sans concurrent, par 19 voix au fauteuil de Joseph de Pesquidoux et fus reçu le 13 novembre 1947 par André Chaumeix.
J’ assumai pendant quinze ans, de 1958 à 1973, la charge de secrétaire perpétuel avec un dévouement et une bonne grâce.
La mort m’emporte le 8 septembre 1980.
J’entre au Panthéon le 11 novembre 2020.